Chapitre 3) - Premier rêve

Au dehors la lune était belle, pleine, ronde et pâle, elle régnait sur le ciel surveillant la terre comme une mère son enfant, bien loin sous elle, dans la clarté diffuse des lampadaires, un homme marchait, ses chaussure de cuire reflétant la lumière jaune à chacun de ses pas, il se dirigeait vers l’immeuble de Syla.
Lorsqu’il arriva devant l’immeuble à l’architecture vieillotte avec ses planches de bois horizontales plaquées sur la façade pour le faire ressembler à un chalet, l’homme leva le regard vers le ciel et contempla la lune un instant, une étrange lueur dans les yeux sous l’éclairage de la ville. Il baissa le regard et observa les portes fenêtres du rez-de-jardin, il s’arrêta sur celle de Syla, Le volet roulant n’était pas baissé jusqu’en bas, un espace d’une trentaine de centimètre avait été laissé entre le sol et le bas du volet sans doute pour permettre à l’air frais de circuler dans la pièce.
L’homme enjamba le muret, et marcha dans l’herbe humide en se dirigeant résolument vers le jardinet du fond, il poussa la haie sans difficulté et s’arrêta devant le volet mal fermé de Syla…
La nuit s’étira et s’acheva, l’aube rouge couvrit peu à peu la ville, la lumière brillante du soleil inonda progressivement la grande cité de Rouen puis monta très haut dans le ciel.

Le jour était levé depuis longtemps et Béluga avait faim, il était vraiment trop tard pour un petit déjeuner, que faisait-elle à dormir ainsi, il sauta sur le lit et entreprit de réveiller doucement sa maîtresse en se frottant gentiment contre son visage…
-MHHHH Béluga… se plaignit Syla
-Vas t’en !
Mais Béluga, trop heureux de voir sa maîtresse réveillée, n’allait pas la laisser se rendormir comme ça sans qu’elle lui donne son petit déjeuner, il miaula.
-Rahhh, oui d’accord, d’accord, j’arrive ! Tu ne pouvais pas attendre une heure de plus ?
Béluga pensait qu’il était déjà en retard d’au moins un siècle pour son petit déjeuner.
-Il est déjà cette heure là ? s’exclama Syla en regardant l’heure sur son portable.
-Midi et demi, je me lève de plus en plus tard en ce moment, murmura Syla pour elle même.
Elle se frotta le crane avec ses deux mains comme pour se remettre en place toutes les idées qu’elle avait éparpillées partout pendant la nuit, et se leva en baillant pour se rendre dans la cuisine.
Elle attrapa le sachet de croquette de Beluga qui se mit à miauler avec insistance en tournant en rond, le menton levé vers le ciel, et les yeux fixé sur les gestes de sa maîtresse.
-Tu sais Béluga, j’ai fait un rêve extraordinaire cette nuit, je crois que je vais le noter dans mon cahier…
-Miaou
Syla attrapa le bol de Béluga pour l’essuyer avec un torchon…
-Oui vraiment il était vraiment super ce rêve…
-Miaooouuuu
Elle versa les croquettes dans la gamelle essuyée…
-Je me demande comment je fais pour inventer des trucs pareils…
-Miaouuuuuuuuuuu
-Elle posa la gamelle au sol près du bol d’eau du chat.
-Rrrrrrr Rrrrrrr Rrrrrrrr, Béluga ronronnait de plaisir en dévorant ses croquettes si ardemment désirées…
-Tu t’en fout de ce que je te dis, hein ? Dit elle d’un ton amusé en s’adressant a son chat concentré sur sa gamelle.
Elle regarda autour d’elle et ne vit que désordre et boites d’aliments vides, cela là désola, elle rouvrit le placard espérant trouver autre chose a grignoter pour son petit déjeuner mais elle ne trouva qu’un boîte de haricot vert, et elle n’avait pas vraiment envie d’haricots verts pour son petit déjeuner, elle claqua la porte du placard avec un soupir de déception et retourna dans le salon, elle trouva tout de suite ce qu’elle voulait, le petit cahier vert :

Mardi 19 Février 2002, 12h34
Je viens de me lever, et j’ai du mal à faire le point, je suis toujours extrêmement fatiguée le matin mais aujourd’hui j’ai vraiment l’impression de ne pas avoir dormi !
Pourtant j’ai fait un rêve, un rêve étrange.
Au début, j’étais avec Diane, on se baladait dans Rouen, du coté de la cathédrale et au moment de contourner celle-ci, on a rencontré un homme il était vachement élégant mais on ne voyait pas son visage, il nous a demandé si on aurait le courage de visiter la forêt...
Alors nous on a répondu qu’il n’y a pas de forêt dans Rouen, et tout à coup la place pavée de la cathédrale s’est recouvert de gigantesques arbres, ils étaient magnifiques je n’avais jamais vu d’arbres aussi beaux de toute ma vie, je me suis retournée pour faire part de mon émerveillement à Diane, mais elle avait disparu et Rouen avec elle, Je me retrouvais au cœur d’une forêt sombre mais accueillante, animée par des chants d’oiseaux que je n’avais entendu nulle part. J’ai décidé d’avancer dans cette forêt mystérieuse emplie de bruits inconnus et je m’exclamais de ravissement devant chaque découverte : des fleurs gigantesques aux reflets irisés, des insectes semblant fait d’or pur, et au loin je cru même distinguer la robe immaculée d’un animal filant à travers les immenses végétaux…
De toute évidence la forêt était enchantée, j’avançais encore espérant découvrir le but de cette visite, quand un énorme craquement à faire trembler la terre trahi l’approche d’une créature gigantesque.
La peur s’empara de moi et je me cachais derrière un buisson épineux, j’avais tellement peur que je me suis enfouie la tête dans les mains pour ne pas voir la créature qui passa juste à côté de mon corps tremblant, j’ignore donc de quoi il s’agissait mais il est passé très près, j’a senti le sol s’affaisser quand il a avancé à côté du buisson derrière lequel je m’étais dissimulée.
Lorsque je me suis relevée, j’ai vu au loin une énorme masse noire écartant les branchages pour se frayer un passage dans l’épaisseur de la forêt.
Ensuite j’ai repris ma promenade et j’aperçu au loin un éclaircissement dans les broussailles, je me suis donc dirigée vers la lumière dorée qui filtrait à travers le feuillage et je suis bientôt arrivée dans une belle clairière où broutait une magnifique licorne blanche, brillante et aussi pure que la neige…
Je me suis réveillée à ce moment là, j’étais un peu triste d’avoir quitté ce monde magnifique mais j’étais heureuse quand même, il était tellement beau ce rêve !

Reviens sur Terre Syla!

Aujourd’hui ma mère passe me déposer un peu de linge qu’elle m’à lavé pour m’éviter d’en emmener trop à la laverie, on va aller faire des courses ensembles après et en revenant il faudra que je passe acheter de la nourriture pour les bêtes à l’animalerie, les pauvres n’ont plus rien, j’espère que j’aurais assez d’argent pour tout acheter en ce moment c’est un peu raide…

Logiquement je devrais terminer la journée avec Vlad, il à promis de passer la soirée avec moi, j’espère que ce coup ci il ne me posera pas de lapin, parce qu’on dirait que c’est un hobby pour lui de laisser en plan les filles.

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